Assortie de modalités variables selon les années, la prime à la conversion figure parmi les outils pérennes de l'État pour favoriser l'achat et la mise en circulation de véhicules moins polluants. Le Commissariat général au développement durable vient de mettre en ligne le bilan du dispositif (1) pour 2022. Cette année-là, plus de 90 000 primes ont été attribuées à des véhicules particuliers, neufs ou d'occasion pour un coût budgétaire de 233 millions d'euros (M€). C'est un peu moins qu'en 2021, avec 110 000 primes versées pour un total de 276 millions, mais cette baisse s'explique par un renforcement des critères d'éligibilité et par une contraction du marché.
Ce renforcement des critères d'éligibilité a conduit à accroître fortement la proportion de véhicules électriques parmi les véhicules achetés avec le soutien de la prime (59 % en 2022, contre 37 % en 2021) et pas uniquement par les ménages les plus aisés : 30 % des ménages des deux premiers déciles se sont ainsi tournés vers une motorisation électrique.
L'âge moyen des véhicules mis au rebut en 2022 était de 18,7 ans. Les ménages les plus modestes possédant souvent de vieux véhicules diesel très polluants, l'impact environnemental de la mesure se révèle d'autant plus important lorsque ce public en est bénéficiaire. C'est aussi le cas, bien évidemment, pour les gros rouleurs. Le bilan socio-économique et environnemental dans son ensemble (économies de carburant et de frais d'entretien, émissions polluantes et maladies évitées...) s'élèverait à 110 M€, soit plus que les surcoûts directs liés à l'achat de nouveaux véhicules, résultant à la fois de l'anticipation des achats et de l'acquisition de véhicules plus performants, donc plus chers (70 M€).
Cet effort aura permis de dépasser le million de véhicules remplacé depuis le lancement de cette aide, en 2015 et de réduire les émissions polluantes : de plus de 715 tonnes pour les particules fines (PM) et de près de 1,7 million de tonnes pour les émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2.