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Actu-Environnement

Pesticides : l'Efsa recommande de limiter drastiquement l'exposition à l'acétamipride

Agroécologie  |    |  F. Gouty

Cet avis (1) était attendu depuis près de quatre ans. Le 15 mai, l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa) a publié ses dernières conclusions sur la toxicité de l'acétamipride. Cette substance est la dernière encore autorisée en Union européenne (jusqu'en 2033) parmi les cinq insecticides néonicotinoïdes dont les produits sont interdits en France depuis la loi de décembre 2020. Tandis qu'à l'époque, l'avant-dernière, le thiaclopride, était sur le point d'être interdite, les autorités françaises avaient saisi l'Efsa pour l'inviter à réévaluer le cas de l'acétamipride.

En janvier 2022, le panel d'experts de l'Efsa sur les produits phytosanitaires et leurs résidus avait conclu qu'il n'existait « aucune nouvelle preuve de dangers accrus de l'acétamipride » par rapport à ce que l'Efsa avait conclu en 2016, deux ans avant le renouvèlement pour quinze ans de l'autorisation de la substance. Néanmoins, ce panel avait recommandé d'explorer plus en détail la piste de la perturbation endocrinienne et de refaire à nouveau un état de l'art – ce qu'un groupe de travail de l'Efsa s'est attelé à réaliser ici.

Conclusion : « Le poids des nouvelles preuves accumulées [contre l'acétamipride] montrent qu'il demeure des incertitudes majeures s'agissant de la neurotoxicité au stade de développement. » Par conséquent, l'Efsa ne propose pas d'interdire la substance, mais de diviser par cinq les doses journalière admissible (DJA ou ADI) et de référence aigue (ARfD) – soit, passer chacune de 0,025 à 0,005 milligramme par kilogramme de poids corporel (et par jour, dans le cas de la DJA). Elle invite également la Commission européenne à revoir à la baisse les limites maximales résiduelles (LMR) de l'acétamipride pour au moins 38 produits en circulation dans l'Union.

« Cet avis renforce la perception de dangerosité de la substance et invite à plus de précaution, ce qui est un progrès, se réjouit François Veillerette, porte-parole de l'association Générations futures. Une raison de plus pour que la France, plus que jamais, maintienne son interdiction à l'échelle nationale. » Cela étant, le ministère de l'Agriculture, obnubilé par la résolution des « distorsions de concurrence » dénoncés par certains agriculteurs, reste dubitatif. « L'Efsa n'évoque pas de manière précise les impacts sanitaires et environnementaux potentiellement liés à cette molécule de la famille des néonicotinoïdes, regrette le cabinet de la ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher. Nous souhaitons donc avoir des compléments sur ces aspects et demandons que l'interprétation par la Commission européenne de ce nouvel avis ne laisse place à aucune ambiguïté quant à ses recommandations d'usages. Nous souhaitons donc nous assurer d'être en possession de toutes les données scientifiques et partagées au niveau de l'Efsa pour décider de notre position. »

1. Télécharger l'avis de l'Efsa
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-44091-avis-efsa-acetamipride-2024.pdf

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